Chana Tova et que l’année qui commence soit remplie de bénédictions.

 

Notre Torah est une “Torah de vie”, c’est pourquoi il ne faut en aucun cas se mettre en danger. En revanche, Yom Kippour est un jour d’une sainteté exceptionnelle, dont la transgression est passible de karet (excommunication divine). Il est donc essentiel de faire tous les efforts pour jeûner, sauf si cela met la personne en danger.

Dans le cas où, après consultation médicale et rabbinique, il a été ordonné de ne pas jeûner, cela devient une obligation. Une personne malade, homme ou femme, ne doit pas se montrer plus stricte que la halakha en choisissant de jeûner de manière inappropriée.

 

  1. Avis médical et autorisation rabbinique :

Pour manger ou boire pendant Yom Kippour, il est indispensable d’obtenir une directive personnalisée d’un médecin. Dans ce contexte, un « médecin » est celui qui fournit une réponse adaptée à l’état de santé spécifique de chaque individu, et non un avis général, comme par exemple une consigne donnée à toutes les femmes enceintes de ne pas jeûner. Les recommandations dépendent de la situation médicale de chacun. Après l’avis du médecin, il est nécessaire de consulter un rabbin pour qu’il détermine, d’un point de vue halakhique, si manger ou boire est permis, et en quelle quantité.

 

  1. Hydratation avant le jeûne :

Dans les jours qui précèdent le jeûne, il est recommandé de boire en plus grande quantité que d’ordinaire afin de bien hydrater le corps et ainsi limiter le besoin de boire pendant Yom Kippour.

Il est également conseillé de suivre des recommandations spécifiques concernant une alimentation adaptée. Il est conseillé de réduire la consommation de café pour éviter les maux de tête durant le jeûne.

 

  1. Se maintenir dans un environnement adapté pendant le jeûne :

Il est primordial d’éviter tout effort physique et de rester à l’abri des endroits chauds pendant le jeûne. Si se rendre à la synagogue demande un effort susceptible d’augmenter le besoin de boire, il est préférable de rester chez soi, à proximité d’un ventilateur ou d’un climatiseur et de prier seule.

Il est important de rappeler que l’obligation de jeûner prévaut sur celle de prier en Minyan. Il va donc de soi que le mari doit être solidaire et aider son épouse à respecter le jeûne, notamment en s’occupant des enfants pour qu’elle puisse se reposer, même si cela signifie renoncer à une partie de la prière en Minyan.

 

  1. Situations dans lesquelles il est généralement possible de jeûner normalement. (En cas de doute, consultez votre médecin ou votre rabbin).

Une femme ayant une grossesse spontanée normale, ou au premier trimestre d’une grossesse gémellaire, ou après une insémination artificielle doit jeûner. Il en va de même pour une femme qui allaite, à condition qu’il n’y ait pas de risque de tarissement de son lait. Une femme en cours de fécondation in vitro avant le prélèvement des ovocytes, tant qu’il n’existe pas de risque d’hyperstimulation ovarienne, devra également jeûner.

 

  1. Situations dans lesquelles il est souvent nécessaire de boire “par petites quantités” : (Il est nécessaire d’obtenir une autorisation rabbinique, car chaque cas est unique.)

Une femme enceinte après des fausses couches récurrentes. Une femme qui allaite, en cas de risque important de diminution de la production de lait pour le nourrisson. Une femme en cours de fécondation in vitro ayant déjà subi le prélèvement des ovocytes et le transfert d’embryons frais, mais avant l’apparition du battement cardiaque. Une femme enceinte souffrant de l’une ou plusieurs des affections suivantes : vomissements, faible taux d’hémoglobine (inférieur à 10 g/dL), vertiges sévères, hypertension artérielle, contractions précoces. Après le premier trimestre d’une grossesse multiple.

 

  1. Situations dans lesquelles il ne faut pas jeûner du tout :

Une femme ayant accouché dans les 72 heures.

  1. Boire en petites quantités (Chiourim) :

Lorsque le rabbin autorise la consommation de boisson en “petites quantités” (Chiourim), cela signifie boire de faibles volumes avec des intervalles entre chaque prise. Le principe est que ces petites quantités ne suffisent pas à étancher totalement la soif, de sorte que la personne est encore considérée comme respectant le jeûne de Yom Kippour. Il est essentiel de préciser que boire en petites quantités n’est autorisé que dans des situations où il existe un danger pour la vie (de la femme ou du fœtus), car consommer des quantités inférieures à celles interdites reste tout de même proscrit par la Torah. C’est pourquoi la consultation conjointe d’un médecin et d’un rabbin est indispensable.

 

  1. Quantité :

La quantité de boisson qui entraîne la punition de Karet (excommunication divine) correspond à environ une demi-bouche pleine de liquide, soit environ 45 cm³. Il est conseillé à chacun de vérifier la taille de sa propre bouche avant le jeûne et de préparer un verre de dosage personnalisé. Pour cela, il suffit de remplir complètement sa bouche d’eau, joues gonflées, puis de verser cette eau dans un petit verre. Un peu moins de la moitié de cette quantité représente la quantité autorisée à boire pendant Yom Kippour. Il est recommandé de marquer le niveau sur le verre. Cette quantité devra être bue avec des pauses, comme indiqué ci-dessous. Même dans le cas où il est autorisé de boire, il est nécessaire de se conformer strictement aux recommandations médicales. Si le médecin prescrit de boire deux litres au cours de la journée, il faudra s’en tenir à cette quantité, sauf si la personne ressent un besoin impérieux de consommer davantage.

 

  1. Intervalles :

Idéalement, un intervalle de 9 minutes doit être respecté entre chaque prise de boisson. Si un délai plus court est nécessaire, il est possible de réduire cet intervalle à 7 minutes, puis progressivement à 5 ou 4 minutes, selon les recommandations du médecin et l’autorisation du rabbin. Même de cette façon, il est possible de boire plusieurs litres durant la journée et donc de ne pas se déshydrater. La femme pourra boire une partie de la boisson le matin, puis se reposer. Elle consommera le reste plus tard dans la journée.

Évidemment, si le médecin recommande de boire sans restriction et que le rabbin l’autorise, il est impératif de suivre ces instructions. Toutefois, même dans ce cas, il est préférable de boire par petites gorgées, avec de courtes pauses même d’une seconde entre chaque prise.

 

  1. Préférence pour une boisson nutritive :

Dans la majorité des cas, une boisson nutritive, telle qu’un jus de fruit, une tisane sucrée, une soupe de légumes mixée ou du lait avec du miel peut suffire. Ces boissons apportent une hydratation adéquate et des nutriments essentiels. Si on boit de l’eau, il est recommandé d’y ajouter un peu de sucre et une pincée de sel.

Toutefois, dans certains cas médicaux, comme par exemple une femme enceinte souffrant de vomissements, cela peut ne pas suffire, et il devient nécessaire de consommer un aliment plus consistant. Il faudra le manger selon les instructions ci-dessus.

 

  1. Boisson amère :

Selon la Halakha, il est préférable de boire une boisson très amère. Il est cependant évident qu’il n’est pas possible de consommer cette boisson en grande quantité. Toutefois, lorsqu’une personne malade doit boire seulement quelques gorgées pour prendre ses médicaments, cela est faisable et donc recommandé. Il est conseillé de préparer avant Yom Kippour cette infusion très amère, en utilisant, par exemple, de la camomille. Pour cela, il suffit de placer deux sachets de camomille dans un verre d’eau et de les laisser infuser longuement.

 

  1. Manger à petites doses :

Si le médecin prescrit de manger, et que le rabbin l’autorise, il est nécessaire de préparer avant le jeûne des aliments en quantités inférieures à une « grosse datte » (la quantité qui entraîne la punition de Karet).

 

En pratique, la quantité autorisée à manger est légèrement inférieure à 30 cm³. Si cela ne suffit pas, il est possible d’augmenter jusqu’à 38 cm³, selon les recommandations du médecin et du rabbin.

Cette nourriture doit être consommée en respectant les mêmes intervalles de temps que pour la boisson. Les aliments doivent donc être pris en petites quantités, avec la possibilité de reprendre une portion après avoir attendu 9 minutes (ou 7, voire 5 minutes, selon les besoins).

 

Si le malade doit boire et manger, il n’est pas nécessaire de faire une pause entre la consommation de nourriture et de boisson. Il suffit de respecter l’intervalle de façon distincte entre chaque nourriture et entre chaque boisson. Le malade peut ainsi manger une petite portion et boire immédiatement une petite quantité sans attendre. Il devra ensuite patienter 9 minutes (ou moins, selon les besoins) avant de pouvoir de nouveau manger et boire.

 

  1. Bénédictions avant et après la consommation à petites doses :

Avant de boire ou de manger, il est bien sûr nécessaire de réciter la bénédiction appropriée. La bénédiction (Berakha) n’est récitée qu’une seule fois, lors de la première consommation, sauf si la personne décide d’arrêter définitivement de manger ou de boire, puis reprend plus tard. Un changement de lieu (par exemple, quitter la maison) ou un sommeil prolongé sont également considérés comme une interruption, et dans ces cas, il faudra réciter la bénédiction à nouveau.

On ne récite pas de bénédiction finale, sauf si de grandes quantités ont été consommées sans interruption.

Pour la boisson amère mentionnée plus haut, aucune bénédiction n’est requise, ni avant ni après.

 

  1. Récitation du Kiddouch :

Une personne malade ou quelqu’un qui mange ou boit pendant Yom Kippour ne récite pas le Kiddouch.

 

  1. Manger du pain :

Si l’on mange du pain pendant Yom Kippour, il faut se laver les mains comme d’habitude: à trois reprises et jusqu’au poignet. Si l’on mange à petites doses, on ne récite pas la bénédiction « al netilat yadayim ». Cependant, si l’on doit manger plus d’une quantité d’un œuf (environ 58 cm³) en une seule fois, on récite la bénédiction « al netilat yadayim ».

Il n’est pas nécessaire d’avoir deux pains comme Chabbat.

Lorsqu’on récite le Birkat Hamazon, on mentionne « yaale veyavo » et on fait référence à « ce jour de Yom Kippour ». Si l’on oublie, on ne recommence pas.

 

  1. Prière avant de boire ou de manger à Yom Kippour

Un malade qui a besoin de manger ou de boire pendant Yom Kippour peut dire la prière suivante avant la première consommation :

« Je suis prêt et disposé à accomplir la mitsva de manger et de boire en ce jour de Yom Kippour, comme Tu l’as écrit dans Ta Torah : ‘Vous observerez Mes lois et Mes jugements, que l’homme accomplira et par lesquels il vivra, Je suis Hachem’ (Lévitique 18:5).  Et par le mérite de l’accomplissement de cette mitsva, inscris-moi ainsi que tous les malades de Ton peuple Israël pour une guérison complète, et accorde-moi le mérite de pouvoir, lors du prochain Yom Kippour, observer à nouveau la mitsva de ‘Vous affligerez vos âmes’.  Ainsi soit-il, Amen. »

(Extrait du livre Torat HaYoledet)

תפילה לפני אכילה ושתייה

הִנְנִי מוּכָן וּמְזֻמָּן לְקַיֵּם מִצְוַת אֲכִילָה וּשְׁתִיָּה בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים, כְּפִי שֶׁכָּתַבְתָּ בְּתוֹרָתֶךָ: 

“וּשְׁמַרְתֶּם אֶת חֻקֹּתַי וְאֶת מִשְׁפָּטַי אֲשֶׁר יַעֲשֶׂה אֹתָם הָאָדָם וָחַי בָּהֶם, אֲנִי ה'” (וַיִּקְרָא, י”ח ה’) 

וּבְזְכוּת קִיּוּם מִצְוָה זוֹ, תַּחְתֹּם אוֹתִי וְאֶת כָּל חוֹלֵי עַמְּךָ יִשְׂרָאֵל לִרְפוּאָה שְׁלֵמָה, וְאֶזְכֶּה בְּיוֹם הַכִּפּוּרִים הַבָּא לְקַיֵּם שׁוּב “וְעִנִּיתֶם אֶת נַפְשֹׁתֵיכֶם.” 

כֵּן יְהִי רָצוֹן, אָמֵן.

(מתוך ספר “תורת היולדת”)